Compte-rendu de la conférence donnée par M. Cyril BRUN

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il nous faut préciser le sens des termes que nous utilisons. Le pape Benoit XVI  a passé du temps pour redéfinir certains mots car sinon il est impossible de discuter si chacun donne un sens parfois totalement différent. Nous serons aussi amenés à préciser ce qu’est un acte, un acte d’amour, un acte social.

Tout d’abord, il faut être conscient que le terme mariage n’apparaît qu’au 12 ème siècle. Il est formé du préfixe mas, maris (le mâle, le héros, le conquérant) et le suffixe agere (agir). Le héros fait quelque chose. Ensuite le terme maritus naît et se traduit par qui féconde, l’époux, le fiancé. Avant le 12 ème siècle, on décrit qu’un homme reçoit une femme qu’un autre homme lui donne : ire in matrimonium (être conduite vers l’état de mère). Dans le droit privé romain cela s’appelle connubium et la cérémonie « confederatio ». Dans la bible, on parle de noces (Cana). Il est écrit Joseph prend Marie pour épouse. C’est un mouvement d’alliance, avant l’union la connaissance : connaître (naître avec). Même au 12 ème siècle, l’acte est juridique : matrimonium, c’est la dot qui se déplace.

Le mariage est d’abord un acte, un acte permanent et le seul autre acte permanent c’est le Dieu créateur qui l’assume et c’est un acte d’amour permanent.

Mais qu’est ce qu’un acte ? En réalité il est fait en vue d’une finalité, consciente ou non. Cet acte dépend de mon désir. Mais quels actes puis-je poser et en suis-je capable ? Est-ce que cet acte est libre, est-il bon ? Vraiment humain ? L’enjeu de notre vie c’est de faire des actes libres et bons.

Aimer est un acte, comparable à celui de Dieu. Aimer est une capacité de l’homme, une possibilité. Prendre la décision de suivre les stimuli de départ (opéras de Verdi sur cyrano.net). Il y a différents degrés d’amour, un ordonnancement existe mais pas une hiérarchie. La spécificité de l’amour entre les humains est d’être accepté ou rejeté.

Quatre conditions dans le mariage, dans le sacrement :

  • Je me donne et je suis reçu, deux fois car par chacun.
  • Sinon, il y a dépendance, souffrance, etc.

Dans le sacrement : je me donne à toi et je te reçois.

Dans l’alliance que fait Dieu avec Abraham, il fait couper en deux puis Dieu passe entre les deux et réunit les deux.

Dans la bible, l’alliance suffit, il n’y a pas de terme mariage. Mais ensuite les grecs distinguent trois formes : philae, agape et éros. Quand Jésus pose la question à Pierre, c’est agape qu’il utilise.

L’amour est lié à la fidélité, vous faîtes confiance à l’autre et c’est la source de l’indissolubilité. Egalement, l’amour est ouvert, diffusif et va vers la fécondité, pas seulement d’enfants. L’amour du Père et du Fils engendre le Saint Esprit. L’Amour est dimensionné à Dieu, donc sans limite. Il n’y a pas de fusion, deux font bien un, mais une nouvelle unité.

L’amour est un chemin vers l’amour de Dieu. Il y a quatre piliers au mariage : la fidélité, l’indissolubilité, la liberté et la fécondité.

Le mariage est une alliance entre deux êtres, et cet acte est volontaire.

Maintenant, voyons  ce qui est dans notre culture ? Quelle est la vision , la finalité du mariage pour nous ? Pour la société ? A quelle fin le mariage est-il destiné ?

La société vient du terme socius (celui qui est avec), ensemble d’individus qui se sont donnés les moyens de bien vivre ensemble. Qu’est ce qui est bon pour nous ? cela peut-être : « je » plus la société mais parfois la société seule. Et par contre, la société attend-elle quelque chose du mariage ? Et nous atteignons actuellement un stade où la société n’en veut plus rien. Cette alliance est un contrat à trois. Au départ, le mariage à la mairie est un bien pour la société et les époux attendent de la société du soutien, par exemple une politique familiale. De plus en plus, il n’y a plus d’adéquation entre la vision de la société et celles des époux. Pourtant, il faudrait une adéquation entre la culture et l’anthropologie et en fait il y a deux visions de l’homme actuellement. L’église considère bien que le mariage à la mairie de deux non baptisés est vrai mariage.

Le mariage est une action permanente, ce n’est pas une réalité surajoutée 1 + 1 + 1 autre !

Le mariage est un acte d’amour qui rejaillit sur la société, mais la société ne doit pas se comporter comme une dictature.

Questions posées :    En quoi la société s’immisce-t-elle dans le couple ?

En posant par exemple des textes : bientôt il n’y aura plus mention époux, épouse, père, mère. Mais souvent les 4 piliers du mariage semblent être respectés dans le mariage gay ?

Oui, mais la fécondité doit être construite par la GPA, ce n’est plus naturel et vrai.

 

En conclusion : Amour et Vérité s’embrassent.